Le bouquetin des Cerces s’observe soit à partir de la Hautes Guisane, en pays Briançonnais, soit depuis la belle vallée sauvage de la Clarée (Névache). L’animal, toujours placide, sauf durant la période du rut, semble venir tout droit de la préhistoire et se laisse facilement approcher. Ce qui n’est pas une raison pour le déranger. Quelques conseils, photos et une vidéo du gros capriné (Capra ibex).
Une population en augmentation dans les Alpes
L’animal doit sa survie à l’homme, qui de justesse permit d’éviter son extermination. Le roi Victor Emmanuel II fit protéger le bouquetin des Alpes au milieu du 19 eme siècle dans le Val d’Aoste. C’est depuis cette vallée à l’est du Mont Blanc que furent extrait des individus pour les réintroduire dans le reste des Alpes. Le massif des Cerces dans le nord des Hautes Alpes vit arriver deux mâles en provenance de Suisse en Avril 1959, puis deux couples en octobre 1960 toujours en provenance de Suisse.
Les bouquetins femelles s’appellent les étagnes et les jeunes les cabris. Le mâle, plus imposant se nomme aussi le bouc. Même si le massif des Cerces ne se situe pas dans la zone centrale du Parc National des Écrins, les agents du Parc veillent sur la population d’environ 300 bouquetins qui peuplent le secteur. Une autre population de bouquetins se situe non loin de là dans le secteur du Grand Veymont (massif du Vercors au sud de Grenoble). Le massif des Cerces abrite également des aigles, voir une vidéo d’un vol d’aigle à Vallouise, mais aussi de nombreux vautours.
Comment et où observer facilement le bouquetin des Cerces
Nous vous recommandons deux points de départ : le secteur du col du Galibier et celui du pont de l’Alpe.
Depuis le secteur du col du Galibier, s’arrêter dans un des derniers virages vers l’altitude 2500 mètres et suivre un petit sentier en balcon qui vous mènera sous le pic du Grand Galibier.
Depuis le pont de l’Alpe, monter soit vers le Grand Lac en faisant le tour des arêtes de la Bruyère, soit en faisant le tour de l’Aiguillette du Lauzet. Attention il s’agit de balades en moyenne montagne qui nécessitent un minimum d’entraînement et de précaution (surveiller la météo, le risque d’avalanche, votre condition physique et capacité technique). A défaut ne pas hésiter à faire appel à un accompagnateur en moyenne montagne.
Le bouquetin est souvent présent dans nos champs visuels sans que l’on prenne le temps de le trouver. Une bonne paire de jumelles vous permettra de dénicher l’Ibex toujours bien camouflé dans son décor alpin. La vidéo sur cette page web vous montre des plans larges où l’ongulé n’est quasi pas visible mais observable en fouillant le paysage avec ses jumelles.
Prenez toujours soin de ne pas déranger l’animal, le critère absolu est de ne pas le faire se déplacer. Des expectorations (souffle fort) sont le signe de sa désapprobation, gêne, dérangement. Se positionner en dessous de lui le dérangera moins. Même si le bouquetin est souvent immobile, pour ne pas dire flegmatique, ne pas trop se rapprocher. Inutile de mentionner que les chiens vous accompagnant ne feront que perturber l’ibex. Attention à la période du Rut en début d’hiver où vous ne serez pas complètement à l’abri de vous faire charger pour peu que vous ne respectiez pas suffisamment les règles précédemment énoncées.
Captures vidéo des bouquetins des Cerces
Nous avons rassemblé quelques captures d’images animées lors de balades dans les secteurs des cols du Galibier, du Lautaret et de l’Aiguillette du Lauzet. Musique sur la vidéo "Canon in D Major" Kevin MacLeod (incompetech.com). Licensed under Creative Commons: By Attribution 3.0 License
Certain animaux sont soit bagués soit munis d’un collier GPS, comme visible sur les images de cet article de blog. Il ne s’agit pas d’un début de domestication mais d’outils scientifiques permettant de mieux comprendre et protéger les bouquetins des Cerces. Le suivi GPS est possible pour certains individus quasiment en temps réel sur le site suivant : http://bouquetins.ecrins-parcnational.fr/
Périodes d’observation
Les bouquetins durant l’été fuient la chaleur et probablement aussi la surpopulation touristique qui ne dure que quelques semaines de mi juillet à fin août. Ils se réfugient sur les hauteurs et dans les falaises où ils grimpent avec un facilité déconcertante. Moins facile donc de le trouver à cette période.
Leur migration verticale suit celle de la végétation. Lorsqu’au printemps, à l’automne et en hiver les sommets se recouvrent de neige et que le bas des pentes laissent un peu de place aux herbages alors vos chances de les voir augmentent. N’hésitez pas à faire preuve de patience et d’une certaine obstination et vous aurez la chance de pouvoir les observer de plus ou moins près. A défaut vous pourrez vous consoler en visionnant la vidéo ci dessus ou méditer cette maxime pleine de sagesse : « Considère que de n’a pas obtenir ce que l’on veut est parfois une grande aubaine » !
Photos des bouquetins en haute Guisane
Quelques liens indispensables :
http://bouquetins.ecrins-parcnational.fr/
https://fr-fr.facebook.com/bouquetinsdescerces/