Nous vous recommandons ce beau documentaire « Sonita », histoire d’une jeune fille afghane (Sonita Alizadeh) réfugiée en Iran et aidée par une association apportant assistance aux enfants travailleurs des rues à Téhéran. Il s’agit d’une histoire vraie, filmée à l’épaule, avec peu de moyens et qui montre le parcours d’une adolescente, débordant de vie, confrontée à l’obscurantisme.

Sonita, la révolte d’une jeune fille face à une société patriarcale

sonita b mSonita, apprentie chanteuse de rap, essaye de fuir certaines coutumes de son pays natal où sa famille veut obstinément la marier de force, pour obtenir l’argent permettant à son propre frère de s’acheter à son tour une épouse. Tradition aujourd’hui illégale en Afghanistan mais encore répandue, principalement dans les milieux populaires, et qui d’une certaine manière représente la valeur qu’un futur marié, souvent beaucoup plus vieux, donne à une jeune épouse ainsi qu’à sa famille.

La jeune fille, Sonita Alizadeh, imprégnée de rêve, de culture et de musique occidentale pétille de vie et ne compte pas se laisser faire, ni par le chantage de sa mère restée au pays (cynique, incapable et conservatrice), ni par les menaces de ses frères.

L’énergie de Sonita, son sourire à toute épreuve, ressemble d’une certaine manière à celle de l’héroïne de « Djam » magnifique film de Toni Gatlif abordant aussi le thème de l’exil, entre Grèce et Turquie.

Le suspense dure quasiment jusqu’à la fin du documentaire : Sonita finira-t-elle libre ou soumise ?

Ce documentaire traite donc sans tabou de la condition féminine, de l’obscurantisme de certaines sociétés patriarcales, bien loin d’une vision naïve que certains occidentaux pourraient avoir de pays lointains et exotiques souvent idéalisés.

Le documentaire « Sonita » conforte l’idée que la « société globale », mondialisée, même si elle peut présenter bien des travers (risque d’uniformisation culturelle par exemple), permet aussi grâce à ses outils de communication (internet) de faire avancer les droits humains.

Bande annonce

Sonita - Trailer from Intermezzo Films on Vimeo.

« Sonita » un film de la cinéaste Rokhsareh Ghaem Maghami

La cinéaste iranienne Rokhsareh Ghaem Maghami revendique un cinéma « réflecteur » ou la camera mais aussi l’équipe de tournage ne se cache pas, au contraire, et admet inévitablement d’influer sur le cours des évènements même involontairement.

Le film nous offre également un éclairage intéressant sur l’Iran, dont la réalisatrice est originaire, pays en pleine évolution grâce à sa société civile. On voit un Iran tiraillé entre progrès et obscurantisme religieux, visiblement enfin prêt à se libérer de ses oppresseurs moyenâgeux. Iran, dont la censure toujours très forte selon la cinéaste, permit néanmoins le tournage du documentaire à Téhéran.

Le documentaire « Sonita » (coproduit en Allemagne, en Suisse et en Iran) transmet plein d’espoir et de vitalité. Le film confirme et met en perspective l’importance du marqueur des droits des femmes dans le niveau de développement d’une société mais aussi le temps requis et l’importance de l’éducation pour y parvenir.

Le documentaire est disponible en VOD (voir exemple de lien plus bas) mais aussi au prêt dans toutes les bonnes médiathèques, merci à celle de Briançon dans les Hautes-Alpes de nous l’avoir recommandé.

EL, EJ et EG.

Film Sonita Affiche

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